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Steve Gagnon, d’homme à homme
Le metteur en scène et écrivain Québécois porte la cause des hommes dans son coeur. Il est le nouveau porte-parole du CRHM.

MONTRÉAL, le 9 septembre 2021 - Le metteur en scène et écrivain québécois porte la cause des hommes dans son cœur depuis tant années. En acceptant de devenir le nouveau porte-parole du CRHM, Steve Gagnon s'investit davantage pour aider tous ceux qui sont en détresse et ont besoin d'être soutenus. À cœur ouvert, il nous dévoile les raisons de son combat de toujours pour le bien-être des hommes dans toute leur diversité.


CRHM : Steve, tu es le nouveau visage du CRHM, le porte-voix des hommes qui veulent être écoutés et aidés pour surmonter leurs difficultés. Quelle fierté en ressens-tu ?


Steve Gagnon :  Grand est l’honneur que celui de représenter un organisme qui défend la cause des hommes dans toutes leurs diversités. Depuis tant d’années je porte en moi le combat contre tous les stéréotypes véhiculés par notre société et dont sont victimes les hommes. Faire partie du CRHM c’est l’occasion de porter ce discours dans le débat public, c’est de faire savoir aux hommes que s’ils ont besoin d’aide, quelqu’un répondra.


CRHM : Dans ta carrière artistique et à travers tes œuvres littéraires tu t’es beaucoup exprimé sur la place de l’homme dans notre société comme si cela te touchait personnellement. Est-ce la raison pour laquelle tu as accepté de devenir le nouveau porte-parole du CRHM ?


SG : Dans mon enfance, j’étais curieux et extraverti, sensible et attentionné, exalté et expressif. Rien en moi ne correspondait à l’image traditionnelle de l’homme, basée sur la force et le pouvoir. Dans mon milieu rural et un peu fermé, il fallait souvent se fondre dans le moule et taire sa personnalité. Puis vint le temps d’entrer en résistance, le temps d’aimer et d’accepter ce que j’étais. Depuis la société a évolué, mais le construit social qui forge l’identité masculine traditionnelle a peu changé. Face aux clichés et aux idées reçues, forcés d’assumer un modèle de masculinité qui n’est pas le leur, certains hommes abandonnent une partie de leur personnalité et se renferment. La pandémie a révélé l’ampleur de la détresse des hommes et leur besoin d’aide. On ne peut plus accepter que ces erreurs se répètent et c’est pourquoi j’ai décidé d’agir avec le CRHM. Déconstruire les stéréotypes qui touchent l’identité des hommes c’est mon plus intime combat.


CRHM : Dans tes interprétations au théâtre et à la télévision, tu fais ressortir avec talent les plus fortes émotions vécues par les personnages que tu incarnes et inventes. C'est donc ça être un homme, c'est ne pas avoir peur exprimer ses émotions ?


SG : C’est qu’il faut avoir un peu de courage pour monter sur scène devant la foule ou la caméra ! Et c’est justement ça être un homme, c’est faire preuve de vrai courage, celui de s’assumer soi-même et d’accepter les autres dans toutes leurs diversités. Aujourd’hui il n’y a plus de nuances possibles, le modèle traditionnel d’une masculinité uniforme construite autour de la force n’a plus lieu d’être. Il faut se libérer de ce carcan, de cette construction mentale qui provoque la détresse de nombreux hommes et femmes, au Québec. Sur le terrain, la sensibilisation auprès du public mené par le CRHM et de nombreux organismes qui se préoccupent du bien-être des hommes porte ses fruits, mais le chemin est encore long. Ensembles nous allons continuer d’exprimer avec courage et émotion notre investissement pour la cause des hommes.


CRHM : Tu adhères aux valeurs de partage, de tolérance et d’acceptation de l’autre défendues par le CRHM. Peux-tu nous dire en quoi ces valeurs sont essentielles au bien-être des hommes et de leur entourage ?


SG : Je crois profondément qu’on ne peut s’accepter soi-même sans accepter l’autre. C’est même la voie à suivre pour se contrôler et éviter d’exprimer les émotions fortes qui nous traversent le corps et l’esprit. Ne pas accepter l’autre c’est révéler sa propre faiblesse et incertitude. En tant que porte-parole du CRHM, c'est mon rôle de sans cesse le répéter : la cause des hommes et celle des femmes sont étroitement liées. Défendre l'une c'est défendre l'autre parce qu'au bout du compte on travaille pour des rapports plus saints et égalitaires. Déconstruire ces schémas de pensée établis pour pouvoir s’accepter comme êtres humains, c’est au cœur de mon engagement avec le CRHM.


CRHM : Pour beaucoup d’hommes, passer par des moments difficiles signifie vivre une épreuve intérieure intense et éprouvante, qu’il faut tenir secrète. Quel message souhaiterais-tu leur lancer en tant que nouveau porte-parole du CRHM ?


SG : Vous n’êtes pas seuls ! J’aimerai leur dire à quel point ils peuvent se sentir soutenus et même dans les moments les plus ardus ils peuvent être aidés. La détresse d’un homme qu’elle s’exprime par l’agressivité, la violence, l’isolement, la consommation, la sexualité, l’identité et le genre ou encore par des pensées suicidaires peut s’arrêter. En appelant le CRHM ils font le choix courageux de s’exprimer, d’être écoutés et accompagnés pour retrouver le bien-être et la confiance en soi.


CRHM : Peux-tu nous donner un avant-goût des initiatives que tu comptes mener et promouvoir avec le CRHM ?


SG : Tout d’abord, je tiens à porter haut et fort la cause des hommes dans le débat public. Bien souvent cachée, la détresse des hommes est réelle et il me paraît indispensable de sensibiliser et de mobiliser tous les Québécois à cette cause. En aidant les hommes à exprimer leurs difficultés et leur volonté de changement nous établirons une société plus juste et plus égalitaire. Par ailleurs, j’ai la chance de représenter un organisme exceptionnel, avec des équipes dynamiques, expertes et dévouées pour qui la cause des hommes compte. Je souhaite que notre engagement commun soit long et fructueux et vous en verrez l’expression lors de prochains événements présentés par le CRHM à l’occasion de ses trente ans.

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